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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 00:41

J'ai l'impression que des siècles se sont écoulés depuis que je suis venue ici.

 

Cette petite hipocryte dont je parlais, cette euphorie que je ressentais à l'époque, ce ne sont que de vieux souvenirs. J'ai l'impression d'avoir vécu cent années depuis, et d'avoir imensément vieilli. Il ne s'est pourtant écoulé qu'un an et demie. Ce n'est rien, dans une vie. Pourtant, à mon âge, ça compte triple, quadruple que dans quelques années. Il faut que je vive, que je profite, que j'aime, que je boive, que je fume, que je brûle tout mon temps et mes ailes.

 

Je n'ai plus envie d'aimer.

Le reste, pourquoi pas, ça me permet d'oublier ponctuellement mes déboires.

 

Cela fait mal, une déception amoureuse. Pis encore, ça fait mal d'en donner une. J'ai toujours pensé que je me sentirais puissante le jour où ce 'non' sortirait de mes lèvres à l'attention d'une personne, qu'elle soit amie où qu'elle me soit indifférente. J'ai toujours pensé que je ressentirai une sorte de joie perverse à l'idée de voir cette personne déçue, et pourtant obnubilée par ma personne, en proie à une souffrance sans nom. Cette pensée est immonde, j'en ai conscience et ne me la permet que par l'anonymat que me propose ce blog. Je le savais et en avais honte, mais mon égo avait soif de cette souffrance, de cette glorification, de cette idéalisation que l'on ferait de moi.

Si j'avais su...

 

Peut-être que coller un rateau à un indifférent, ou bien quelqu'un que l'on n'aime pas, peut-être que cela provoque une joie perverse et agréable. Mais quand c'est un ami, un cher, quelqu'un qui nous considère comme parfait de par notre façon d'être et ce, sans être influencé par une quelconque donnée physique ou de notre histoire, quelqu'un qui ne nous aime que pour ce que nous sommes, ça fait mal.

 

Ça m'a douloureusement rappelé ce que j'ai pensé à l'égard de Lui. Lui, qui représentait ma perfection, mon fantasme absolu. Lui, à qui je vouais un amour aussi immense qu'irrationnel, qui n'a d'ailleurs pas changé d'un demi poil.

 

Pourquoi ne peut-on jamais tomber amoureux de ceux qui peuvent l'être de nous ?

 

Je ne veux plus aimer. Personne. Je veux m'en aller, loin, dans une vie faite de musiques, de dessins et d'excès. Je veux brûler, je veux monter à cheval, je veux jouer de la basse défoncée, je veux chanter, pleurer, vomir mes tripes. Je veux écrire un roman, je veux dessiner des loups, des dragons, des chevaux, des monstres, des corps nus et décharnés. Je veux passer ma vie en concert.

 

Fuir.

 

Je ne suis plus une gamine de quatorze ans qui hait une de ses amies parce qu'elle est obligée de la supporter. Je ne suis plus une gamine de quatorze ans qui fantasme sur cet collocation qui n'aura jamais lieu.

 

Je suis une gamine de seize ans désenchantée, qui aime ceux qu'elle indiffère, indifférée par ceux qui l'aiment.

Je veux mourir.

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